Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2003 (généré le 04 février 2021). Discours sur le colonialisme. ». La nature a fait une race d’ouvriers, c’est la race chinoise, d’une dextérité de main merveilleuse sans presque aucun sentiment d’honneur ; gouvernez-la avec justice, en prélevant d’elle, pour le bienfait d’un tel gouvernement, un ample douaire au profit de la race conquérante, elle sera satisfaite ; une race de travailleurs de la terre, c’est le nègre ; soyez pour lui bon et humain, et tout sera dans l’ordre ; une race de maîtres et de soldats, c’est la race européenne. Dans une troisième émission, nous diffuserons Le discours sur le colonialisme, un texte important, engagé, qui avait été lu en public et enregistré pendant le festival d’Avignon en 1989 par le metteur en scène Antoine Vitez. Quant au gouvernement français, il se serait montré singulièrement modéré, puisqu’il s’est contenté d’arrêter les députés malgaches, alors qu’il aurait dû les sacrifier, s’il avait voulu respecter les lois d’une saine psychologie. Nul ne nie la véracité de Balzac. Au fait, le dossier est accablant. », Et en 1914 : « Que ferons-nous de cette Angleterre et de cet Empire, prochainement, quand les forces économiques auront mis entre nos mains la direction de la race ? Et que ce n’est pas de l’effort de ces populations, de leur lutte libératrice, de leur combat concret pour la vie, la liberté et la culture qu’il attend le salut des pays tropicaux, mais du bon colonisateur ; attendu que la loi est formelle à savoir que « ce sont des éléments culturels préparés dans des régions extratropicales, qui assurent et assureront le progrès des régions tropicales vers une population plus nombreuse et une civilisation supérieure ». et la poignée de riz au Malgache ou au nhaqué ? - Mais le racisme américain ? PRÉSENCE AFRICAINE, 1989p. Signe que l’intrépide classe qui monta jadis à l’assaut des Bastilles a les jarrets coupés. Pour ouvrir ici une parenthèse dans ma parenthèse, je crois qu’un jour viendra où tous les éléments réunis, toutes les sources dépouillées, toutes les circonstances de l’œuvre élucidées, il sera possible de donner des Chants de Maldoror une interprétation matérialiste et historique qui fera apparaître de cette épopée forcenée un aspect par trop méconnu, celui d’une implacable dénonciation d’une forme très précise de société, telle qu’elle ne pouvait échapper au plus aigu des regards vers l’année 1865. Faites fonctionner l’oublioir ! Quant au gouvernement, de quoi se plaindrait-il ? Les Vietnamiens, avant l’arrivée des Français dans leur pays, étaient gens de culture vieille, exquise et raffinée. », C’est clair, pour M. Yves Florenne, c’est le sang qui fait la France et les bases de la nation sont biologiques : « Son peuple, son génie sont faits d’un équilibre millénaire, vigoureux et délicat à la fois et... certaines ruptures inquiétantes de cet équilibre coïncident avec l’infusion massive et souvent hasardeuse de sang étranger qu’elle a dû subir depuis une trentaine d’années. Je sais tout ce qu’il y a de fallacieux dans les parallèles historiques, dans celui que je vais esquisser notamment. Pensez donc ! Qui parle ? La règle, au contraire, est de la muflerie bourgeoise. De belles phrases solennelles et froides comme des bandelettes, on vous ligote le Malgache. Je fais l’apologie systématique des sociétés détruites par l’impérialisme. Il fut un temps où de ces mêmes faits on tirait vanité, et où, sûr du lendemain, on ne mâchait pas ses mots. Et c’est le politicien verbeux. M. Caillois, jamais l’idée ne lui est venue d’abréger les jours de ses vieux parents ! De la même manière, un aveugle, un mutilé, un malade, un idiot, un ignorant, un pauvre (on ne saurait être plus gentil pour les non-Occidentaux), ne sont pas respectivement égaux, au sens matériel du mot, à un homme fort, clairvoyant, complet, bien portant, intelligent, cultivé ou riche. Et je dis que de la colonisation à la civilisation, la distance est infinie ; que, de toutes les expéditions coloniales accumulées, de tous les statuts coloniaux élaborés, de toutes les circulaires ministérielles expédiées, on ne saurait réussir une seule valeur humaine. Aimé Césaire: Discours sur le colonialisme [Discourse on Colonialism] ( words). Au XXème siècle, est entre autre, le siècle de la lutte des minorités pour l’obtention de leur droit. Discourse on Colonialism (French: Discours sur le colonialisme) is an essay by Aimé Césaire, a poet and politician from Martinique who helped found the négritude movement in Francophone literature. le racisme européen aux colonies nous a aguerris ! Le Discours sur le Colonialisme de Césaire : une rhétorique du combat In : Argumentation et discours politique : Antiquité grecque et latine, Révolution française, monde contemporain [en ligne]. Le progrès est qu’aujourd’hui, c’est le détenteur des « vertus chrétiennes » qui brigue - et s’en tire fort bien - l’honneur d’administrer outre-mer selon les procédés des faussaires et des tortionnaires. Caillois, pour sa part, entend mettre fin [7]. Et de fait, jamais, depuis l’Anglais de l’époque victorienne, personne ne promena à travers l’histoire une bonne conscience plus sereine et moins ennuagée de doute.Sa doctrine ? Je ne m’étendrai pas sur le cas des historiens, ni celui des historiens de la colonisation ni celui des égyptologues, le cas des premiers étant trop évident, dans le cas des seconds, le mécanisme de leur mystification ayant été définitivement démonté par Cheikh Anta Diop, dans son livre Nations nègres et Culture - le plus audacieux qu’un nègre ait jusqu’ici écrit et qui comptera, à n’en pas douter, dans le réveil de l’Afrique [5]. Logements confortables ! Où veux-je en venir ? », Fallait-il refuser à Saint-Arnaud le droit de faire sa profession de foi barbare : « On ravage, on brûle, on pille, on détruit les maisons et les arbres. Aimé Césaire, dans cette édition, avait choisi de mettre en exergue, cette phrase du dirigeant communiste : « Le colonialisme, cette honte du XXe siècle ». Si toutefois la société future s’organise sur une base dualiste, avec une classe dolichoblonde dirigeante et une classe de race inférieure confinée dans la main-d’œuvre la plus grossière, il est possible que ce dernier rôle incombe à des éléments jaunes et noirs. Les routes ! Elles leur confèrent plutôt des charges supplémentaires et une responsabilité accrue. Tant de sociétés, tant de langues éteintes, de cités, de droits, de foyers anéantis, firent le vide autour de Rome, et là où les barbares n’arrivaient pas, la barbarie naissait d’elle-même. En 1950, il publie Discours sur le colonialisme, texte qui oue un rôle considérable dans la prise de conscience des acteurs politiques et culturels de la décolonisation. J’allais oublier la haine, le mensonge, la suffisance. En 1950, Aimé Césaire fait paraitre un essai qui s’intitule Discours sur le colonialisme. English]. Pas une goutte de sang ne sera perdue ! Discours sur le colonialisme by Aimé Césaire, 1955, Pre sence Africaine edition, in French / français - 5e ed. De Gourou, son livre: Et nous lisons ensemble: Vous allez au Congo? Chose significative : ce n’est pas par la tête que les civilisations pourrissent. On dit : « Comme c’est curieux ! Mais, bah ! Hitler a bon dos Rosenberg a bon dos. Pensez donc ! En poursuivant votre navigation sans modifier vos paramètres, vous acceptez l'utilisation des cookies permettant le bon fonctionnement du service. Consultant Web & SEO par Rémi BUCHY pour Clio Texte. « Le temps du vieux colonialisme est passé ». Ces Malgaches, que l’on torture aujourd’hui, étaient, il y a moins d’un siècle, des poètes, des artistes, des administrateurs ? Oui ou non, ces faits sont-ils vrais ? « Tout en ce monde sue le crime : le journal, la muraille et le visage de l’homme. Cette utilité serait-elle la seule, elle est immense. Et il n’a garde d’en être gêné. Cette muflerie, on la piste, depuis un siècle. Au bout de l’humanisme formel et du renoncement philosophique, il y a Hitler. » Alors notre Gourou choisit de filer doux et d’omettre de préciser que, si le dilemme existe, il n’existe que dans le cadre du régime existant ; que, si cette antinomie constitue une loi d’airain, ce n’est que la loi d’airain du capitalisme colonialiste, donc d’une société non seulement périssable, mais déjà en voie de périr. Kelley. Je sais que beaucoup d’entre vous, dégoûtés de l’Europe, de la grande dégueulasserie dont vous n’avez pas choisi d’être les témoins, se tournent - oh ! Non, jamais dans la balance de la connaissance, le poids de tous les musées du monde ne pèsera autant qu’une étincelle de sympathie humaine. En sorte que, si l’Europe occidentale ne prend d’elle-même, en Afrique, en Océanie, à Madagascar, c’est-à-dire aux portes de l’Afrique du Sud, aux Antilles, c’est-à-dire aux portes de l’Amérique, l’initiative d’une politique des nationalités, l’initiative d’une politique nouvelle fondée sur le respect des peuples et des cultures ; que dis-je ? Auparavant, bien entendu, il aura fallu débroussailler la route des commentaires occultistes et métaphysiques qui l’offusquent ; redonner son importance à telles strophes négligées - celle, par exemple, entre toutes, étrange de la mine de poux où on n’acceptera de voir ni plus ni moins que la dénonciation du pouvoir maléfique de l’or et de la thésaurisation ; restituer sa vraie place à l’admirable épisode de l’omnibus, et consentir à y trouver très platement ce qui y est, savoir la peinture à peine allégorique d’une société où les privilégiés, confortablement assis, refusent de se serrer pour faire place au nouvel arrivant, et - soit dit en passant - qui recueille l’enfant durement rejeté ? Ça sent trop son barbare. Au départ, ça peut paraître un peu pénible, mais à l’arrivée, vous verrez, vous retrouverez tous vos bagages. Ces clameurs sauvages ! Son texte, Discours sur le colonialisme (1950), véhicule, cependant, une pensée de l'hypostase. » Ça, c’est la mouture scientiste et c’est signé Lapouge. Césaire, Aimé - Discours sur le colonialisme.pdf - Google ... ... Sign in J’en prends seulement connaissance. J’ai dit, - et c’est très différent, - que l’Europe colonisatrice a enté l’abus moderne sur l’antique injustice ; l’odieux racisme sur la vieille inégalité. Je veux dire pas un écrivain patenté, pas un académicien, pas un prédicateur, pas un politicien, pas un croisé du droit et de la religion, pas un « défenseur delà personne humaine ». M. Caillois n’identifie pas autrement l’ennemi. Discours sur le colonialisme. Elle a sapé les civilisations, détruit les patries, ruiné les nationalités, extirpé « la racine de diversité ». Free shipping . Prezi’s Big Ideas 2021: Expert advice for the new year L’Asie, mère des dieux peut-être. Comme ce n’est pas notre droit de nous en indigner. C’est cette action, ce choc en retour de la colonisation qu’il importait de signaler. ». Je lui sais presque gré de s’exprimer et de paraître au grand jour, signe. Mais il y a pour ces messieurs un malheur. On peut tuer en Indochine, torturer à Madagascar, emprisonner en Afrique Noire, sévir aux Antilles. Pour ma part, si j’ai rappelé quelques détails de ces hideuses boucheries, ce n’est point par délectation morose, c’est parce que je pense que ces têtes d’hommes, ces récoltes d’oreilles, ces maisons brûlées, ces invasions gothiques, ce sang qui fume, ces villes qui s’évaporent au tranchant du glaive, on ne s’en débarrassera pas à si bon compte. Or, la vie qui révolte nos travailleurs rendrait heureux un Chinois, un fellah, êtres qui ne sont nullement militaires. Et qui s’indigne d’entendre un certain R.P. Des historiens ou des romanciers de la civilisation (c’est tout un), non de tel ou tel, de tous ou presque, leur fausse objectivité, leur chauvinisme, leur racisme sournois, leur vicieuse passion à dénier aux races non blanches, singulièrement aux races mélaniennes, tout mérite, leur monomanie à monopoliser au profit de la leur toute gloire. Additional Physical Format: Online version: Césaire, Aimé. Or donc, M. Caillois à qui mission a été donnée de toute éternité d’enseigner à un siècle lâche et débraillé la rigueur de la pensée et la tenue du style, M. Caillois donc vient d’éprouver une grande colère. Page 1/1. Vous allez au Congo ? Aucun contact humain, mais des rapports de domination et de soumission qui transforment l’homme colonisateur en pion, en adjudant, en garde-chiourme, en chicote et l’homme indigène en instrument de production. Plus de boulevard. Comme c’est commode ! Cela revient à dire que l’essentiel est ici de voir clair, de penser clair, entendre dangereusement, de répondre clair à l’innocente question initiale : qu’est-ce en son principe que la colonisation ? C’est un pamphlet dans lequel l’auteur dénonce le colonialis classe bourgeoise ainsi … Recent Posts. Bouche cousue ! Cheikh Anta Diop : Nations nègres et Culture, collection « Présence Africaine », 1955. Donc, ne supportent pas plus que nous une contradiction formelle Plus de crise sociale! ». À ce sujet, il est grand temps de dissiper l’atmosphère de scandale qui a été créée autour des Chants de Maldoror. Ce discours … Et cet argent sanglant qui s’amasse dans vos coffres, messieurs ? C’est un fait : la nation est un phénomène bourgeois... Mais précisément, si je détourne les yeux de l’homme pour regarder les nations, je constate qu’ici encore, le péril est grand ; que l’entreprise coloniale est, au monde moderne, ce que l’impérialisme romain fut au monde antique : préparateur du Désastre et fourrier de la Catastrophe : Eh quoi ? les Indiens massacrés, le monde musulman vidé de lui-même, le monde chinois pendant un bon siècle souillé et dénaturé ; le monde nègre disqualifié ; d’immenses voix à tout jamais éteintes ; des foyers dispersés au vent ; tout ce bousillage, tout ce gaspillage, l’humanité réduite au monologue et vous croyez que tout cela ne se paie pas ? Sécurité ? Je répète que je ne parle ni de Hitler, ni du S.S., ni du pogrom, ni de l’exécution sommaire. Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au Viet-Nam une tête coupée et un œil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées, de tous ces prisonniers ficelés et « interrogés », de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. Mais descendons encore d’un degré. Et cela, voyez-vous, n’a rien de l’exception. Et balaie-moi tous les obscurcisseurs, tous les inventeurs de subterfuges, tous les charlatans mystificateurs, tous les manieurs de charabia. Là-dessus on sursaute. A civilization that proves incapable of solving the problems it creates is a decadent civilization. On obtiendra cette merveille : le Dieu bantou sera garant de l’ordre colonialiste belge et sera sacrilège tout Bantou qui osera y porter la main. Report "Aime Cesaire - Discours Sur Le Colonialisme" Please fill this form, we will try to respond as soon as possible. Partialité ? Le magnanime César, en écrasant les Gaules, ne fît qu’ouvrir la route aux Germains. Ce sont les meneurs blancs qui leur fourrent ça dans la tête. Revenons plutôt en arrière. Dans ce pamphlet anti-colonial, Césaire refuse l’équation des colonialistes : « colonisation = civilisation » et répond par une nouvelle équation. Le système de la civilisation antique se composait d’un certain nombre de nationalités, de patries, qui, bien qu’elles semblassent ennemies, ou même qu’elles s’ignorassent, se protégeaient, se soutenaient, se gardaient l’une l’autre. Car enfin, M. Yves Florenne en était encore à fignoler des romans paysans, des « drames de la terre », des histoires de mauvais œil, quand, l’œil autrement mauvais qu’un agreste héros de jettatura, Hitler annonçait : Le Discours sur le colonialisme est un pamphlet [1] anticolonialiste d’Aimé Césaire. Et c’est en cela précisément que réside son châtiment historique : d’être condamnée, y revenant comme par vice, à remâcher le vomi de Hitler. A cette idée : que nul ne colonise innocemment, que nul non plus ne colonise impunément ; qu’une nation qui colonise, qu’une civilisation qui justifie la colonisation - donc la force - est déjà une civilisation malade, une civilisation moralement atteinte, qui, irrésistiblement, de conséquence en conséquence, de reniement en reniement, appelle son Hitler, je veux dire son châtiment. L’idée du nègre barbare est une invention européenne. C’est le nazisme, ça passera ! Discours sur le colonialisme, suivi de Discours sur la Négritude (French Edition) by Aimé Césaire (2000) Paperback: Books - Amazon.ca Alors, encore une fois, attention !L’américaine, la seule domination dont on ne réchappe pas. [5] Cf. Savoir la naissance de la chimie chez les Arabes. ». Devant elles n’avaient de sens, ni le mot échec, ni le mot avatar. En soi cela n’est pas grave. Une nouvelle expérience du manuel numérique avec des fonctionnalités innovantes et un accompagnement sur mesure. On parla de l’unité de l’esprit humain ; ce ne fut qu’un rêve. Que devient la Banque d’Indochine dans tout cela ? D’un battement d’oreilles, il chasse l’idée.L’idée, la mouche importune. La vérité est que, dans cette politique, la perte de l’Europe elle-même est inscrite, et, que l’Europe, si elle n’y prend garde, périra du vide qu’elle a fait autour d’elle. Foin du racisme ! Salaires décents ! Après la supériorité scientifique et la supériorité morale, la supériorité religieuse. A mon tour de poser une équation : colonisation = chosification. En 1956, après la révélation des crimes de Staline dans le rapport Khrouchtchev, il démissionne du PCF et fonde le Parti Progressiste Martiniquais (PPM). Et puis ça donne encore ceci :« Au point de vue sélectionniste, je regarderais comme fâcheux le très grand développement numérique des éléments jaunes et noirs qui seraient d’une élimination difficile. Encore une fois, je fais systématiquement l’apologie de nos vieilles civilisations nègres : c’étaient des civilisations courtoises. Il prête des serments, dicte des lois sublimes, Terrasse les méchants, relève les victimes. Discours sur le colonialisme: présentation. « Alors la grande tuerie avait commencé. Pour nous, le problème n’est pas d’une utopique et stérile tentative de réduplication, mais d’un dépassement. Quand l’empire romain, en grandissant, entreprit de conquérir et de détruire ces corps de nations, les sophistes éblouis crurent voir, au bout de ce chemin, l’humanité triomphante dans Rome. Après avoir annexé la science, le voilà qui revendique la morale. Cet édifice social était soutenu par les nationalités comme par autant de colonnes différentes de marbre ou de porphyre. On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemins de fer. Elles réservaient, intact, l’espoir. parlons-en des nègres ! Aimé Césaire nous expose ses ressentiments sur la colonisation et ses dérives et conséquences sur les peuples opprimés. Si l’Europe ne galvanise les cultures moribondes ou ne suscite des cultures nouvelles ; si elle ne se fait réveilleuse de patries et de civilisations, ceci dit sans tenir compte de l’admirable résistance des peuples coloniaux, que symbolisent actuellement le Viet-Nam de façon éclatante, mais aussi l’Afrique du R.D.A., l’Europe se sera enlevé à elle-même son ultime chance et, de ses propres mains, tiré sur elle-même le drap des mortelles ténèbres. Pour ma part, je fais l’apologie systématique des civilisations para- européennes. Il ignore la rivalité avec l’autorité paternelle, la « protestation virile », l’infériorité adlérienne, épreuves par lesquelles l’Européen doit passer et qui sont comme les formes civilisées... des rites d’initiation par lesquels on atteint à la virilité... », Que les subtilités du vocabulaire, que les nouveautés terminologiques ne vous effraient pas ! Comme M. Caillois il s’en prend à Michel Leiris et Levi-Strauss. Comparaison idiote pour comparaison idiote : puisque le prophète de la Revue des Deux Mondes et autres lieux nous invite aux rapprochements « distants », qu’il permette au nègre que je suis de trouver - personne n’étant maître de ses associations d’idées - que sa voix a moins de rapport avec le chêne, voire les chaudrons de Dodone, qu’avec le braiment des ânes du Missouri. [7] II est significatif qu’au moment même où M. Caillois entreprenait sa croisade, une revue colonialiste belge, d’inspiration gouvernementale (Europe-Afrique, n° 6, janvier 1955), se livrait à une agression absolument identique contre l’ethnographie : « Auparavant, le colonisateur concevait fondamentalement son rapport avec le colonisé comme celui d’un homme civilisé avec un homme sauvage. Des bronzes du Bénin ? Free shipping . ». Non, je le répète. ». Le Malgache, jamais ! Si nettement, si démentiellement imaginaire, qu’il n’est pas interdit de parler d’ingratitude monstrueuse, selon le type classique du Fidjien qui brûle le séchoir du capitaine qui l’a guéri de ses blessures. Cela se produira même probablement d’une manière inévitable si la solution simpliste n’intervient pas : une seule race supérieure, nivelée par sélection. Pour ma part, je cherche vainement où j’ai pu tenir de pareils discours ; où l’on m’a vu sous-estimer l’importance de l’Europe dans l’histoire de la pensée humaine ; où l’on m’a entendu prêcher un quelconque retour ; où l’on m’a vu prétendre qu’il pouvait y avoir retour. Je vois bien ce que la colonisation a détruit : les admirables civilisations indiennes et que ni Deterding, ni Royal Dutch, ni Standard Oil ne me consoleront jamais des Aztèques ni des lncas. Césaire first published the essay in 1950 in Paris with Éditions Réclame, a small publisher associated with the French Communist Party (PCF). Et Caillois-Atlas de s’arcbouter philantropiquement dans la poussière et de recharger ses robustes épaules de l’inévitable fardeau de l’homme blanc. Et alors, je le demande : qu’a-t-elle fait d’autre, l’Europe bourgeoise ? Quoi donc, sinon celle de diriger le monde ? quatre-vingt-dix mille morts à Madagascar ! Savoir l’apparition du rationalisme ou sein de l’Islam à une époque où la pensée occidentale avait l’allure furieusement prélogique. Et je ne parle pas de Hitler, ni du garde-chiourme, ni de l’aventurier, mais du « brave homme » d’en face ; ni du S.S., ni du gangster, mais de l’honnête bourgeois. Hein, vous savez qui c’est, Frobénius ? 1. Barde assurer que les biens de ce monde, « s’ils restaient indéfiniment répartis, comme ils le seraient sans la colonisation, ne répondraient ni aux desseins de Dieu, ni aux justes exigences de la collectivité humaine » ?